Des entreprises publiques et privées intervenant dans la gestion et la prévention des inondations sont à pied d’œuvre dans plusieurs zones inondables de la région de Dakar, afin de renforcer les ouvrages de drainage des eaux pluviales, a constaté l’APS.

Sur le terrain, elles mettent les bouchées doubles pour renforcer et améliorer les ouvrages d’assainissement des communes de Hann Bel air, Diamaguène Sicap Mbao, Mbao, Keur Massar Sud ou encore celles de l’arrondissement de Sangalkam, notamment à Bambilor.

Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a effectué, mercredi, une visite d’évaluation des travaux d’extension et d’amélioration des ouvrages de drainage des eaux pluviales de la région de Dakar.  

A Hann Bel air, le directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Sény Diène, s’est engagé, en présence du ministre et du maire Babacar Mbengue, à creuser un sillon au niveau du lac mariste. Ce cours d’eau est envahi par le typha, un roseau invasif, pour faciliter l’écoulement des eaux pluviales sur l’exécutoire de la cité Bellevue.

Ce quartier de la commune de Hann Bel air, autrefois confronté à des inondations récurrentes, doit son salut à un canal d’évacuation des eaux pluviales, réalisé par l’ONAS depuis l’hivernage 2024.

Dans la commune de Diamaguène Sicap Mbao, le Programme de modernisation des villes (Promovilles) réalise, parallèlement aux travaux de construction du tronçon routier communal dit Tally Mame Diarra, un réseau de drainage d’eaux pluviales sur un linéaire de 3,2 kilomètres.

Les engins mécaniques, les techniciens et les ouvriers déployés s’activent sur cette route longue de 2,3 kilomètres.  

‘’Ce réseau de drainage permettra de résoudre les inondations récurrentes qui impactent depuis 2005 les populations riveraines de cette voie’’, explique Papa Balla Diongue, chargé de projets à Promovilles.

‘’Ces travaux de réalisation du réseau de drainage en cours seront achevés en fin août 2025’’, a-t-il précisé.

Dans cette même commune, l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) intervient depuis 2023 dans la gestion des eaux pluviales avec la réalisation du bassin du quartier Sam Sam 3. Cet ouvrage d’une superficie de 4 hectares est subdivisé en quatre sous bassins.

‘’Il a une capacité de plus de 100 mille mètres cubes et sert de réceptacle depuis 2023 aux eaux pluviales venant de Talli Mame Diarra, des quartiers de Médina Fass et environs’’, a indiqué Ousmane Diagne, chef du projet de lutte contre les inondations à Pikine irrégulier Sud (PIS).

Il a indiqué que ‘’l’APIX va curer cette année, dans la zone du PIS 2, huit kilomètres de réseau gravitaire de drainage d’eaux pluviales et procéder à un faucardage des entrées et sorties de 14 bassins de rétention répartis entre les communes de Guinaw rail Sud et Nord, Tivaouane Diaksao, Diamaguène Sicap Mbao et Thiaroye Gare’’.  

M. Diagne a annoncé le lancement d’un nouveau programme d’assainissement complémentaire à celui du drainage des eaux pluviales de Pikine irrégulier Sud (PIS).

‘’Ce nouveau programme, d’une durée de cinq ans (2025-2029), va prendre en compte le drainage des eaux usées, pour éviter l’intrusion de ces eaux dans les bassins de rétention d’eaux pluviales’’, a-t-il expliqué.

Ousmane Diagne précise que ce programme va intervenir dans la commune de Diamaguène Sicap Mbao et celles de Thiaroye Gare et Tivaouane Diaksao.

A l’intérieur de la forêt classée de Mbao, la deuxième phase du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (PROGEP), piloté par l’Agence de développement municipal (ADM), a réalisé quatre bassins de rétention des eaux pluviales provenant du département de Keur Massar.

La forêt classée de Mbao joue ainsi dans le cadre de la lutte contre les inondations à Dakar, un rôle de réceptacle des eaux pluviales venant de ce département, a dit le capitaine Antoine Thiao. M. Thiao est le chef du secteur des eaux et forêts de Pikine et responsable des opérations du Plan d’aménagement de la forêt classée de Mbao.

Le capitaine Thiao signale que ”ces ouvrages d’assainissement sont aujourd’hui confrontés à des problèmes d’ensablement et de prolifération du typha, une plante aquatique envahissante”. ‘’Pour remédier à cette situation, déclare-t-il, il faut procéder à un faucardage de cette plante aquatique et enrayer le problème d’ensablement.’’

Il appelle également ‘’à ériger des voies d’évacuation des eaux stockées dans ces bassins pour éviter les inondations enregistrées l’hivernage passé à l’intérieur de la forêt classée et la longue stagnation des eaux entrainant une dégradation de la biodiversité’’.

‘’Nous invitons à créer des voies de drainage adéquates des eaux des bassins de rétention de la forêt classée vers le marigot de Mbao, avant de se déverser dans la mer’’, a-t-il ajouté. Il signale que ‘’les mares permanentes ont asphyxié certaines espèces forestières de la forêt classée’’.

La forêt de Mbao, immatriculée en 1908 durant l’ère coloniale, a été classée le 7 mai 1940 sur une superficie de 808 hectares.

Elle se trouve administrativement dans la commune de Mbao et fait frontière avec celles de Keur Massar et Diamaguène Sicap Mbao.

Le PROGEP II, qui intervient également dans la commune de Keur Massar Sud, va aménager les bassins de rétention de l’Unité 3 des Parcelles assainies et du quartier Aladji Pathé avec des canalisations reliées à des exécutoires, a dit à l’APS Aly Tounkara, expert hydraulicien à l’ADM.

Selon le préfet du département de Keur Massar, Babacar Diagne, les problèmes générés par les inondations dans cette circonscription administrative viennent principalement des difficultés d’évacuation des eaux des bassins tampons de l’Unité 3, de Aladji Pathé et de Lébougui, dans la commune de Jaxaay.

A Bambilor, une commune de l’arrondissement de Sangalkam, dans le département de Rufisque, la Direction de la prévention et de la gestion des inondations (DPGI) a réalisé cette année, en partenariat avec le ministère des Forces armées, un bassin de rétention des eaux pluviales d’une capacité totale de 10. 000 mètres cubes. Ce bassin comprend un mur vertical en voile, une clôture, une rampe d’accès, un enrochement de protection, des grilles de protection et un aménagement extérieur.

Ce bassin réalisé par le génie militaire s’inscrit dans le cadre de la prévention des inondations dans la région de Dakar. Il contribue ainsi à réduire les risques d’inondation dans la zone de Bambilor et à préserver les populations vivant dans les zones sujettes aux inondations, indique un document transmis à l’APS.