Dans un communiqué rendu public le 12avril dernier, le gouvernement a annoncé une opération « déguerpissement » de plusieurs quartiers de la capitale gabonaise. Une initiative que l’ancien président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, élu président de la République gabonaise, instaure dans son projet de société.
Mais cette initiative n’est pas bien accueillie par la population. Débuté le 6 juin, la démolition de certaines maisons dans des quartiers comme Plaine Orety, Boulevard, derrière l’Assemblée, permettra l’érection d’une cité administrative sous le nom de « Boulevard de la Transition ».
Plusieurs familles sont ainsi contraintes de dormir à la belle étoile.
Alors que les démolitions se poursuivent, la colère des familles monte. L’État explique qu’elles avaient déjà été indemnisées.
« J’ai 75 ans, avec 35 enfants et petits-enfants qui sont à l’heure actuelle dans la nature. On savait qu’on allait déguerpir, mais concernant les indemnisations, je n’ai rien reçu », déplore un propriétaire.
Suzanne est inconsolable. Son domicile a été démoli où elle vivait depuis 15 ans : « À 15 h, un jeune homme est venu nous dire de libérer les maisons. On était obligé de laisser certains effets. Tout est parti avec des souvenirs d’enfance, car je suis née ici».
Selon Rfi, l’Administration soutient que toutes ces familles impactées ont été indemnisées. Ce que contestent plusieurs familles : « Il n’y a aucune liste qui prouve que les gens qu’on démolit actuellement ont tous été indemnisés. C’est catastrophique. Nous appelons à l’indulgence du chef de l’État.»
Face à ce tollé, le ministre porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, est monté au créneau : « Cette opération a pour ambition de réduire de manière significative les embouteillages, les inondations et de lutter contre le mal-logement.»
Mais la population appelle à plus d’indulgence et de communication, car de nombreuses familles soulignent à ce jour n’avoir pas été informées à temps de cette opération qui indispose tout le monde.