Invité de l’émission Infos matin sur la TFM, le Dr Gora Niang, expert en énergétique et enseignant à l’ESP/UCAD, a décrypté les raisons pour lesquelles les factures d’électricité ne diminuent pas réellement au Sénégal. Entre tarification, taxes et comportements individuels, il met en lumière les limites des leviers dont dispose l’État.

« Pour réduire les coûts, l’État ne peut agir que sur trois fronts : le prix du kilowattheure, la TVA et la taxe communale », a expliqué le spécialiste. Fixé par la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), le tarif hors taxes du kilowattheure varie selon trois tranches en vigueur depuis janvier 2023 : 91,17 FCFA pour la première, 136,49 FCFA pour la deuxième et 159,36 FCFA pour la troisième. À cela s’ajoutent la TVA, une taxe communale de 2,5 % et les frais de location du compteur, alourdissant la facture finale.

Consommation et climat, les vrais moteurs

« Le montant dépend avant tout de notre consommation », a insisté le Dr Niang. « La sobriété énergétique et l’efficacité de nos appareils jouent un rôle clé. » Il a aussi pointé l’influence du climat : en période fraîche, les besoins en climatisation, ventilation ou réfrigération baissent naturellement, allégeant les dépenses sans que les tarifs n’aient bougé.

Pour l’expert, parler de « baisse » sans ajustement des prix réglementés ou des taxes relève d’une illusion. « Seuls nos comportements et les conditions extérieures peuvent faire varier la note, pas une intervention directe sur la structure tarifaire pour l’instant », a-t-il conclu, invitant à une réflexion plus large sur la politique énergétique.