S’ils ont repoussé les propositions économiques du président Daniel Noboa lors du référendum de dimanche, les Équatoriens ont largement plébiscité sa croisade contre la délinquance et le narcotrafic. Dans ce cadre, l’arrestation de l’un des criminels les plus recherchés du pays arrive à point nommé pour le gouvernement.

Fabricio Colón Pico, alias le capitaine Pico, est l’un des principaux leaders de la bande des Lobos, les Loups, l’un des plus gangs les plus puissant et violent de l'Équateur. Il s’était évadé le 9 janvier dernier de la prison de Riobamba, pendant les troubles qui avaient suivi la déclaration de l’état d’urgence. Sa famille avait annoncé sa mort mais après des mois d’enquête, Fabricio Colón a été retrouvé dans une hacienda cacaoyère de 22 hectares de la petite ville de Puerto Quito, au nord-ouest de la capitale.

Malgré la présence de nombreuses vigies, la police a réussi à encercler l’hacienda lundi à trois heures du matin avant de donner l’assaut. Après une fusillade, Fabricio Colón a été arrêté avec ses complices dont sa sœur avec des armes, de l’argent et 7 téléphones portables, rapporte notre correspondant à Quito, Eric Samson. Le capitaine Pico, qui avait teint ses cheveux en blond et modifié son apparence, était l’un des hommes les plus recherchés du pays. 

La ministre de l’Intérieur, Monica Palencia, a laissé entendre que le leader des Lobos avait été dénoncé par le biais d’un appel au 131, un numéro spécial mis en place par les autorités pour recevoir des informations en échange de récompenses. « Le peuple nous a parlé de manière claire et concise, et nous a dit que sa priorité était la sécurité, et nous y travaillons », a commenté Mme Palencia, en référence au référendum de dimanche qui a approuvé neuf propositions du président Noboa pour lutter contre la criminalité. Le gouvernement doit maintenant faire parvenir au Parlement les textes visant à modifier la Constitution et le Code Pénal pour mettre en pratique des mesures approuvées comme l’extradition des criminels.

Les autorités soupçonnent Los Lobos d'être impliqués dans l'assassinat du candidat à la présidence Fernando Villavicencio, abattu par des tueurs à gages colombiens à la sortie d'un meeting de campagne à Quito en août dernier. Autre cible du gang, la procureure générale Diana Salazar, qui mène l'offensive juridique contre les groupes criminels et plusieurs enquêtes ayant révélé leurs liens avec des hommes politiques, des juges et hauts fonctionnaires. Elle est considérée comme l'une des personnes les plus menacées du pays.

Avec RFI