Irak: lutte contre le PKK et coopération énergétique au menu de la visite d’Erdogan
Irak: lutte contre le PKK et coopération énergétique au menu de la visite d’Erdogan

Irak: lutte contre le PKK et coopération énergétique au menu de la visite d’Erdogan

Irak: lutte contre le PKK et coopération énergétique au menu de la visite d’Erdogan
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Recep Tayyip Erdogan arrive en Irak ce 22 avril pour une visite de deux jours, la première en plus de douze ans du président turc dans ce pays frontalier. Erdogan doit se rendre à Bagdad, mais aussi à Erbil, dans la région autonome du Kurdistan irakien dont Ankara est proche. C’est une visite importante, car les deux pays doivent signer une vingtaine d'accords bilatéraux. Mais le dossier prioritaire d'Ankara concerne la lutte contre le PKK.

 

La « lutte contre le terrorisme », autrement dit la lutte contre le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, représente le dossier majeur sur lequel le dirigeant turc et ses interlocuteurs, dont le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, discuteront.

Le sentiment qui prévaut à Ankara est que les choses avancent dans le « bon sens » du point de vue turc ces derniers mois dans ce dossier qui a longtemps été une grande source de tensions avec les autorités de Bagdad. Cette évolution est d'ailleurs en partie la raison de cette visite présidentielle.

 

La Turquie espère installer, institutionnaliser, une coopération avec l'Irak dans sa lutte contre le PKK, implanté de longue date dans les montages du nord irakien et qui mène une guerre contre l'État turc depuis les années 1980.

 
 

Le mois dernier, Bagdad a interdit le PKK. La Turquie s'en félicite, mais elle en attend plus. Son objectif affiché est la création d'un centre opérationnel conjoint pour la conduite de ses opérations militaires contre le groupe armé kurde en territoire irakien.

Cela ne veut pas dire que l'armée irakienne participerait aux opérations turques, mais qu'il y aurait une forme de coordination, de partage de renseignements entre les deux États. Ce serait un développement notable quand on sait ce que la présence d’une quarantaine de bases militaires turques dans le nord de l'Irak a pu créer de tensions dans les relations bilatérales, Bagdad ayant longtemps dénoncé l'existence de ces bases et les offensives turques comme une violation de sa souveraineté. Les médias turcs affirment que la visite du président Erdogan devrait permettre de poser les derniers jalons avant la création de ce centre.

La coopération énergétique, un sujet essentiel

Le président turc vient aussi parler de coopération énergétique, en particulier de pétrole. C'est un dossier majeur et sensible dans les relations turco-irakiennes. Sa visite intervient un peu plus d'un an après la fermeture de l'oléoduc Irak-Turquie, qui assurait autrefois environ 0,5 % de l'approvisionnement mondial en pétrole. La Turquie a interrompu les flux après qu'une décision arbitrale a établi qu'elle avait violé les dispositions d'un traité en facilitant les exportations de pétrole de la région autonome du Kurdistan sans le consentement du gouvernement de Bagdad. Le tribunal lui a ordonné de verser à Bagdad 1,5 milliard de dollars de dommages et intérêts.

Une décision que la Turquie récuse, affirmant qu'il s'agit d'une affaire interne à l'Irak dont elle ne veut pas se mêler, entre le gouvernement central et la région du Kurdistan. Il y a peu de chances toutefois qu'un nouveau développement intervienne pendant la visite de Recep Tayyip Erdogan.

En revanche, il pourrait y avoir des avancées sur la question du partage des ressources hydriques, un autre dossier qui alimente de longue date les tensions entre ces deux pays voisins. Bagdad demande depuis des années à Ankara de libérer des quantités d’eau plus importantes dans le Tigre et l’Euphrate, deux fleuves qui prennent leur source en Turquie avant de traverser le territoire irakien. Frappé par la sécheresse, l'Irak se plaint des barrages construits en amont en Turquie et qui réduisent le débit des cours d’eau à leur arrivée sur son territoire. La Turquie pourrait faire un geste au cours de cette visite, c'est en tout cas ce qu'a laissé entendre Erdogan.

Sa visite devrait enfin permettre d'aborder l'ambitieux projet irakien de construire une route et une voie ferrée reliant les rives irakiennes du Golfe arabo-persique à la Turquie, et au-delà, à l'Europe. Cette « Route du développement » n'en est qu'à l'état embryonnaire, mais le projet intéresse beaucoup Ankara. Il requiert cependant un financement colossal, estimé à plus de 17 milliards de dollars par le gouvernement irakien.

Avec RFI







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