Kéba Sana Badji, receveur du bus incendié à Pikine : «Nous n’avions pas affaire à des manifestants, mais à des …»
Kéba Sana Badji, receveur du bus incendié à Pikine : «Nous n’avions pas affaire à des manifestants, mais à des …»

Kéba Sana Badji, receveur du bus incendié à Pikine : «Nous n’avions pas affaire à des manifestants, mais à des …»

Kéba Sana Badji, receveur du bus incendié à Pikine : «Nous n’avions pas affaire à des manifestants, mais à des …»
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Le mercredi 27 mars, des jeunes en colère suite à la mort d’un des leurs ont caillassé et incendié un bus de Dakar Dem Dikk. Le receveur qui a été attaqué et violenté, tout comme le conducteur d’ailleurs, raconte ici l’horreur. Selon lui, ils avaient plutôt affaire à des agresseurs et non à des manifestants, puisque ces derniers qui ont voulu dépouiller les passagers, ont également emporté les recettes du bus et leurs affaires personnelles.

«Ce jour-là, on a pris départ à Malika à 15h40 mn. Lorsqu’on est arrivés à Pikine Icotaf, on a aperçu à 100 mètres, une foule composée de jeunes. Et puisque nous avons de longs bus et qu’il n’est pas facile dans ces ruelles étroites de faire demi-tour, je suis descendu du bus pour guider le chauffeur, afin qu’il fasse marche arrière et qu’on sorte rapidement de cette zone. Mais, malheureusement pour nous, avant même que le conducteur entame la manœuvre, les jeunes nous ont aperçus de loin et se sont rués sur nous. Et avant l’arrivée de la foule, c’est d’abord deux jeunes à bord de motos qui sont venus nous réclamer la recette et nos téléphones. Entre-temps, les autres sont arrivés. Ils s’en sont d’abord pris à moi, le receveur, en me réclamant ma recette du jour et mon téléphone portable. Je leur ai rétorqué que je n’avais rien sur moi et c’est ainsi qu’ils ont commencé à me bastonner. J’ai reçu beaucoup de coups, mais par chance, j’ai réussi à fuir pour me réfugier dans une maison. Le chauffeur étant toujours à l’intérieur, ils se sont emparés de briques pour les lancer sur le bus, poussant ainsi le conducteur à freiner».

«Les assaillants ont réclamé des téléphones et de l’argent»

«C’est à partir de là qu’ils s’en sont pris au conducteur qu’ils ont également violenté avant de s’emparer de son sac contenant 45 000 francs, son permis de conduire et ses effets personnels. Et puisqu’on sentait la menace, il a ouvert les portières et les passagers ont commencé à fuir eux aussi. Mais même eux n’ont pas été épargnés, car les assaillants leur ont également réclamé leurs téléphones portables et de l’argent. Ils ont, par la même occasion, pris mon sac et ma recette du jour. J’ignore le montant exact, car je n’avais pas encore fait ma caisse, mais j’avais mis de côté 25 000 francs, sans compter les pièces, car c’était mon troisième départ. Quelques minutes après, on a appelé nos supérieurs pour les informer et ils ont affrété un autre bus pour venir nous chercher et amené le bus incendié au dépôt de Thiaroye. Ce, afin de faire le constat et nous prendre en charge à l’infirmerie».

«Ils ont assommé le chauffeur qui était venu nous récupérer»

«Malheureusement, on a subi une deuxième attaque, car ils ont assommé le nouveau chauffeur qui était venu nous récupérer avec une pierre, tout comme moi et le conducteur avec qui j’étais dans le premier bus. Ils l’ont sauvagement battu avant de déchirer ses habits. C’était au niveau de la station Icotaf. On les a entendus dire : «Terminons la mission !». Et lors de cette deuxième attaque, ils nous ont encore bastonnés avant d’incendier le bus. Moi, j’ai couru jusqu’à Bountou Pikine. Et d’ailleurs, j’ai eu beaucoup de chance, j’ai frôlé le lynchage, car les gens criaient «au voleur».

Avec Emedia







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