Lycée de Diouloulou : les explications des professeurs accusés d’avoir délogé les élèves
Lycée de Diouloulou : les explications des professeurs accusés d’avoir délogé les élèves

Lycée de Diouloulou : les explications des professeurs accusés d’avoir délogé les élèves

Lycée de Diouloulou : les explications des professeurs accusés d’avoir délogé les élèves
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Cornet Lambal et Abdoulaye Diatta risque une suspension d’au moins quatre mois de l’Éducation nationale. Ce professeur de français et son collègue qui enseigne la philosophie sont accusés d’avoir délogé les élèves du lycée de Diouloulou où ils officient, le 15 mai, en marge d’une manifestation organisée en vue du procès Adji Sarr-Ousmane Sonko prévu le lendemain. Ils sont attendus ce lundi à l’Inspection d’académie de Ziguinchor pour une audition. Dans les colonnes de L’Observateur, ils donnent leurs versions des faits. Extraits. 

Cornet Lambal, prof de Français : «Je n’ai pas peur»

«En réalité, notre objectif était de faire une médiation entre l'Administration et les manifestants afin d'éviter le scénario de la semaine précédente. Lors du procès du 8 mai, opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko, des manifestants en furie étaient venus déloger les élèves en jetant des pierres dans l'établissement. Le personnel s'est chamaillé avec les jeunes et le Censeur a failli en découdre avec l'un d'eux qui est un conseiller départemental.

«(…) Nous sommes allés rencontrer les manifestants qui avaient déjà barré la route et envahi le Cem. Nous leur avons proposé d'aller discuter avec l'Administration dans l'intention qu'elle parvienne à les dissuader. (…) Nous les avons accompagnés vers la salle des professeurs, parce que le Censeur nous avait demandé d'attendre là-bas l'Administration.

«Dans la salle des professeurs, il y avait le Censeur, les surveillants, des enseignants et le président du Gouvernement scolaire, monsieur Diatta, quelques manifestants et moi. Nous avons échangé, mais cette entrevue n'a pas produit l'effet escompté. Cela ne les a pas empêchés de déloger les élèves. Et cela s'est passé pendant que nous étions dans le bureau de l'Intendant parce qu'à l'issue de cette discussion dans la salle des professeurs, il nous a convoqués, monsieur Diatta et moi.

«Je répète qu'au moment où les manifestants délogeaient les élèves, monsieur Diatta et moi étions dans le bureau de l'Intendant. Comment alors nous aurions pu participer à cette entreprise, alors que nous étions en train de discuter avec lui ?

«(…) Nous sommes convoqués demain (aujourd'hui, Ndlr) à 9 heures à l'Inspecteur d'académie. On verra la suite qui sera donnée à cette affaire. Pour l'instant, je suis encore agent de l'Etat, un fonctionnaire. Je suis serein. Je suis un croyant. Je dis toujours que ce qui doit arriver arrivera. On n'y peut rien. C'est cela ma philosophie. Dieu a fait que je jouis de mes facultés mentales. Physiquement, je vais aussi bien. Je n'ai pas peur. Celui qui a peur se reproche quelque chose. Et moi je ne me reproche rien. Je n'ai rien fait de mal. Je pensais simplement bien agir. C'était mon intention.»

Abdoulaye Diatta, prof de Philosophie : «Ce serait une honte de…»

«(…) Le lundi 15 mai, je suis parti faire un cours de renforcement à l'école, parce que la semaine d'après, on devait avoir des devoirs communs du lundi au vendredi. On risquait de perdre des heures. Quand j'ai entendu des bruits dehors, je pensais que des étudiants étaient en mouvement. Mais à peine sorti, j'ai vu la population dehors en train de barrer la route nationale N°5 qui relie Bignona à la Gambie.

«Rien que par leur parole, j'ai compris qu'elle était en train d'anticiper sur le procès du 16 mai. Elle promettait de deloger tous les élèves. Je n'étais, donc, même pas au courant de l'organisation de la mani-festation. Le 16 mai, quand les manifestants sont venus au lycée, on a constaté que les élèves n'étaient plus dans les salles, mais dans l'enceinte. Cela nous a rappelé ce qui s'est passé lors du procès Sonko Mame Mbaye Niang et les altercations entre des membres de l'Administration du lycée et des manifestants.

«(Cornet) Lambal est venu me dire : ‘Diatta, allons parler aux manifestants pour qu'ils ne répè tent pas les mêmes erreurs’. On est partis pour parer avec les manifestants qui étaient déjà au Cem. On leur a dit : La manifestation n'est pas synonyme de violence, de menaces ou de confrontations avec les membres de l'Administration. Adressez-vous aux autorités, exposez vos doléances, discutez avec elles dans le calme et le respect.’

«Après, Lambal et moi sommes repartis, mais le Censeur nous a interpelés. Il nous dit : ‘Ce que vous faites, ce n'est pas normal’. Il pensait que nous étions revenus pour déloger les élèves. Je lui ai dit : ‘Censeur, nous sommes venus pour parler aux manifestants, les dissuader d'utiliser la force’. Après, on est allé à la salle des professeurs pour discuter avec le Censeur et les manifestants nous ont suivis. Qui ne sait pas croira que nous sommes venus pour rencontrer l'Administration, alors qu'on voulait éviter des violences dans l'enceinte de l'école. Les autres ont mal interprété notre intention et ont dit qu'on est venus déloger les élèves. Mais aucune classe n'a été délogée, ni par M. Diatta, ni M. Lambal.

«On est rentrés ensemble avec les manifestants, parce que la distance qui nous sé parait d'eux ne faisait même pas deux mètres. Quand on a fini la discussion, l'Intendant a demandé à nous voir, (Cornet) Lambal et moi. Après la discussion, à peine sortis, nous avons constaté que les salles étaient fermées. Ce qui veut dire que les manifestants avaient réussi à déloger les élèves. Ce serait une honte pour moi d'aller déloger mes élèves. Je ne peux pas me rabaisser de cette façon. Je n'ai délogé aucun élève et personne ne peut affirmer le contraire. Mes collègues peuvent en témoigner.»







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