Tragédie ferroviaire en Grèce : près de 60 morts, le chef de gare avoue "une erreur"
Tragédie ferroviaire en Grèce : près de 60 morts, le chef de gare avoue "une erreur"

Tragédie ferroviaire en Grèce : près de 60 morts, le chef de gare avoue "une erreur"

Tragédie ferroviaire en Grèce : près de 60 morts, le chef de gare avoue "une erreur"
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Deux jours après la collision mortelle entre un train de marchandises et de passagers reliant Athènes et Thessalonique, la Grèce cherche à comprendre l'origine du drame qui a coûté la vie à au moins 57 personnes. Un chef de gare a été arrêté pour "homicides par négligence" et a reconnu jeudi "une erreur", selon le porte-parole du gouvernement. Mais au-delà du scénario d'une faute individuelle, des voix s'élèvent pour dénoncer le mauvais état du réseau.
 
 
S'il est reconnu coupable, il risque la prison à vie. Un chef de gare, accusé d'être à l'origine d'une catastrophe ferroviaire qui a fait au moins 57 morts, a avoué avoir commis "une erreur" jeudi 2 mars devant la justice à Larissa, ville de Grèce centrale la plus proche de l'accident, selon le porte-parole du gouvernement grec.
 
Cet homme âgé de 59 ans a été arrêté mercredi et poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir provoqué des "blessures corporelles".
 
Il doit expliquer comment un train transportant 342 passagers et dix employés des chemins de fer, reliant Athènes à Thessalonique dans le nord du pays, a pu être autorisé à emprunter la même voie qu'un convoi de marchandises. 
 
Les deux trains se sont heurtés frontalement alors qu'ils se trouvaient sur la même voie depuis plusieurs kilomètres.
 
 
 
Sous la violence du choc survenu peu avant minuit (22 H GMT), dans la nuit de mardi à mercredi dans la vallée de Tempé, les locomotives et les wagons de tête ont été pulvérisés et les conducteurs des deux trains tués sur le coup.
 
"Tout montre que le drame est dû, malheureusement, principalement à une tragique erreur humaine", a dit mercredi soir le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, alors que la polémique enfle dans le pays sur l'état du réseau que beaucoup jugent vétuste.
 
Jeudi soir, quelque 700 personnes, selon la police, se sont rassemblées devant le siège de la compagnie grecque des chemins de fer Hellenic Train à Athènes pour protester contre les défaillances qui ont conduit à l'accident de trains meurtrier mardi soir.
 
Les manifestants ont observé une minute de silence à la mémoire des 47 personnes, dont de nombreux jeunes, qui ont trouvé la mort dans cette collision frontale entre deux trains dans le centre de la Grèce, a constaté l'AFP.
 
"La privatisation tue"   
 
Racontant avoir rencontré des proches de victimes lors d'une visite sur les lieux puis à l'hôpital de Larissa, Kyriakos Mitsotakis a indiqué : "Ils m'ont demandé : 'Pourquoi ?'".
 
"Nous leur devons une réponse honnête", a-t-il ajouté lors d'une brève intervention télévisée enregistrée. Il a décrété un deuil national de trois jours.
 
Contacté par l'AFP, le groupe public italien Ferrovie dello Stato (FS), qui contrôle la société des chemins de fer Hellenic Train, privatisée en 2017, n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.
 
Des habitants ont manifesté à Larissa portant des banderoles : "La privatisation tue".
 
"C'était le train de la terreur", a déclaré aux journalistes Pavlos Aslanidis, dont le fils est porté disparu ainsi qu'un de ses amis.
 
 
Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a dénoncé le manque de sécurité, selon lui, sur cette ligne qui relie les deux principales villes de Grèce.
 
"Toute (la signalisation) est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas", s'est-il emporté sur la chaîne de télévision ERT.
 
Un réseau ferroviaire "malade"
 
Auparavant, il avait également assuré à l'AFP qu'"aucun système de sécurité, télécommande et feu de circulation ne fonctionnait".
 
"C'était un train plein d'étudiants, des jeunes d'une vingtaine d'années", a déclaré à la presse Costas Bargiotas, un médecin de l'hôpital de Larissa. "C'est vraiment choquant de voir les wagons froissés comme du papier".
 
"C'est un cauchemar ce que j'ai vécu (...) Je tremble encore", a témoigné à l'AFP un passager, Angelos, 22 ans, sur les lieux de l'accident.
 
"Nous avons ressenti la collision comme un grand tremblement de terre", a-t-il ajouté. "Heureusement, nous étions dans l'avant-dernière voiture et nous en sommes sortis vivants".
 
Quelque 500 personnes participaient aux secours, a précisé le porte-parole du gouvernement. 
 
De nombreux corps étaient carbonisés et certains passagers ne pourront être identifiés que grâce à des échantillons d'ADN.
 
À Larissa, où des blessés ont été transportés, le maire, Apostolos Kalogiannis a parlé de "flots d'ambulances amenant des brûlés, des amputés, tout ce qu'on peut imaginer".
 
"Je n'ai jamais rien vu de tel", a dit l'un des membres des équipes de secours travaillant parmi les débris.
 
"Faiblesses chroniques" du secteur public
À Larissa, les habitants ont veillé en silence avant de poser des roses blanches à la mémoire des victimes.
 
Pour Nikos Savva, un étudiant en médecine originaire de Chypre, "un seul homme ne devrait pas payer pour tout un réseau ferroviaire malade".
 
"Nous connaissons depuis 30 ans quelle est la situation", a ajouté le médecin de l'hôpital de Larissa, Costas Bargiotas.
 
De son côté, le gouvernement a reconnu jeudi "des faiblesses chroniques" dans le secteur public. "Les retards (pris dans la modernisation des chemins de fer) trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse", souligné au cours d'un point-presse  le porte-parole du gouvernement, Yannis Oikonomou.
 
 
Le ministre grec des Transports, Kostas Karamanlis, a démissionné après le drame. Son successeur, Giorgos Gerapetritis, a présenté ses excuses aux familles des victimes. "Je voudrais avant tout présenter mes excuses aux familles des personnes qui ont perdu la vie tout en faisant une autocritique complète du système politique et de l'État", a-t-il déclaré.
 
Les États-Unis "aux côté du peuple grec"
Jeudi, via Twitter, le président américain Joe Biden a exprimé ses condoléances après la catastrophe ferroviaire.
 
"Au nom du peuple américain, Jill (Biden, la First Lady, NDLR) et moi-même envoyons nos plus sincères condoléances aux familles des victimes", a écrit Joe Biden. "Nous souhaitons un prompt rétablissement aux personnes blessées", a-t-il ajouté.
 
 
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est pour sa part entretenu au téléphone avec son homologue grec, Nikolaos Dendias, auquel il a assuré que "les États-Unis étaient aux côtés du peuple grec en cette période difficile", selon un porte-parole du département d'État.






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