Le récit poignant de Bassirou Diallo victime de 2 tentatives de meurtre
Le récit poignant de Bassirou Diallo victime de 2 tentatives de meurtre

Le récit poignant de Bassirou Diallo victime de 2 tentatives de meurtre

Le récit poignant de Bassirou Diallo victime de 2 tentatives de meurtre
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Son histoire est incroyable. Adepte des soirées aux Almadies, Bassirou Diallo, âgé de 25 ans, avait fini par y rencontrer et sympathiser avec un groupe d'homosexuels. Une proximité qui a fini par détruire sa vie, lorsqu'il a refusé les avances de certains d’entre eux. En représailles, par deux fois, un véhicule 4X4 a tenté de le tuer en le pourchassant pour ensuite le heurter violemment.

La dernière fois, Bassirou Diallo s'est retrouvé avec une fracture du bassin et jusque-là, le conducteur du véhicule 4x4, en fuite, n'a pas été identifié, malgré une enquête ouverte par la police. L’Observateur qui a rencontré sa famille vous conte l’histoire de Bassirou Diallo.

 

C’était un mardi, le 08 juin 2021. Il était 17 heures, lorsque Bassirou Diallo enfourche son scooter pour quitter la Médina où il est employé dans une boutique de multiservices. D’habitude, c’est en début de soirée qu’il quitte son lieu de travail. Ce mardi est une exception. En proie à des maux de ventre, son employeur l’autorise à rentrer chez lui un peu plus tôt que d’habitude. Au bout de cinq minutes, Bassirou au volant de son scooter de marque Piaggio est déjà sur l’autoroute, il n’est plus loin du pont de Hann, lorsqu’il remarque qu’un véhicule 4x4 de couleur noire roule moins vite et semble attendre d’être rejoint par Bassirou. Très vite, l’image d’un autre véhicule du même type qui avait une fois tenté de l’écraser défile dans sa tête. Il tressaille et pense qu’il s’agit juste d’une simple coïncidence. La suite va montrer que Bassirou aurait dû être beaucoup plus vigilant. En effet, lorsqu’il arrive à hauteur du véhicule 4X4 qui roulait au milieu de la chaussée, le conducteur se déporte sur la droite, le percute violemment avant d’appuyer sur l’accélérateur pour prendre la fuite.
Dans sa chute, Bassirou Diallo est accroché puis traîné sur une courte distance par un camion. Des témoins de la scène, roulant à bord de scooters et d’autres conducteurs, ont tenté de rattraper le 4X4. Mais ils ont vite été largués loin derrière. Lorsque les secours ont commencé à s’organiser, Bassirou sombre dans le coma avant l’arrivée des sapeurs-pompiers. Il sera évacué quelques minutes plus tard à l’hôpital Principal de Dakar, au service de réanimation.

 

«Traumatisme du bassin avec fracture de l’aile iliaque droite, des plaies étendues aux cuisses et aux organes génitaux externes, 45 jours d’Itt»

 

Lorsque Bassirou Diallo sort de la salle de réanimation des Urgences, pour être admis en salle de soins intensifs, le diagnostic du médecin traitant est sans appel et montre que le bonhomme n’est pas encore tiré d’affaire. Sur le certificat médical, il est fait état d’un «traumatisme du bassin avec fracture de l’aile iliaque droite… et des plaies au niveau des cuisses et des organes génitaux externes». Pendant 2 mois, Bassirou Diallo, ballotté, lutte contre la mort entre les mains des blouses blanches. A sa sortie, il rejoint sa famille établie à Pikine Icotaf au quartier Darou qu’il quitte presque tous les deux jours pour retourner à l’hôpital et subir une greffe de sa peau. Le véhicule 4x4, malgré le constat fait par la section de la prévention routière du commissariat central de Dakar, n’a jusqu’ici pas encore été retrouvé. En effet, dans sa chute, Bassirou Diallo n’a pu retenir le numéro d’immatriculation du véhicule en fuite. Tout de même, une plainte est déposée au commissariat de Dakar par Bassirou Diallo à sa sortie de l’hôpital. Depuis, il reste cloué au lit.

 

Les produits éclaircissants, sa rencontre avec des homosexuels dans les soirées aux Almadies, son refus et les menaces de mort 
A Pikine Icotaf, au quartier Darou où il habite, l’accident survenu sur l’autoroute, à hauteur de la bretelle des HLM, alors qu’il rentrait chez lui, n’a surpris personne. Y compris Bassirou qui, deux mois avant cet accident, a failli être écrasé par un véhicule du même type, un 4X4 noir, sur les deux voies de la Vdn. Pourquoi cet acharnement ? Dans la rue, on souffle que le bonhomme ne doit, en réalité, s’en prendre qu’à lui-même. Son penchant pour les produits éclaircissants tant dénoncé par ses voisins et par sa mère, avait fini par déteindre sur sa réputation. Et pour ne rien arranger, son port vestimentaire constitué d’habits près du corps et notamment, de pantalons moulants qu’il aimait arborer dans les soirées arrosées de Dakar, a facilité le contact avec un groupe d’homosexuels présumés rencontrés aux Almadies. Et là, sans qu’il ne s’en aperçoive, sa vie va basculer lorsqu’il repousse les avances de ces présumés homos. «Je les rencontrais régulièrement aux Almadies lors des soirées, je ne les ai pas rejetés et j’échangeais souvent avec eux, mais jamais je ne les ai fréquentés. Puis un jour, quelqu’un parmi eux m’a fait des avances au cours d’une soirée, ce que j’ai rejeté poliment», raconte Bassirou. Ce refus, selon Bassirou, va être à l’origine de tous ses déboires. Il confie : «Ma rencontre et ma proximité avec ces homosexuels ont détruit ma vie». Cela a commencé d’abord par des moqueries suivies peu après par des menaces de mort. Des menaces qu’il n’avait pas prises au sérieux, malgré les craintes de sa mère qui lui avait conseillé d’alerter la police. Son refus d’alerter la police a sans doute été une grande erreur pour Bassirou Diallo qui, aujourd’hui, reste cloué sur un lit à son domicile à Pikine-Dagoudane.







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